Un metteur en scène de cinéma est à la recherche d’un personnage féminin pour son prochain film. Il en arrive à mêler les deux niveaux de sa vie, la réalité avec la femme réelle et la fiction avec le personnage. De son film présenté au Festival de Cannes en 82, Antonioni disait : « C’est une histoire très italienne. Elle traite néanmoins de thèmes universels, vieux comme le monde, dont un est l’amour. Avec quelque chose de nouveau et d’actuel à l’intérieur et autour des personnages. Du moins, j’espère qu’il en est ainsi ». En effet, on peut toujours l’espérer. Le vieux maître a ses inconditionnels. Ils ont disserté à perdre haleine sur l’architecture du moindre de ses cadrages. Les autres, dont je suis, n’y verront qu’une énième et interminable réflexion sur, petit a, l’incommunicabilité, petit b, l’angoisse du créateur. On ne parviendra jamais à réconcilier ces spectateurs inconciliables. Personne ne pourra nier en tout cas que le film manque intégralement d’humour. Cette identification est pour vous, si vous aimez le cinéma sérieux, sérieux. Pour la petite histoire on notera que l’affiche du film avait créé un petit scandale lorsque la Ratp avait refusé l’arrière de ses véhicules à son interprète féminine, saisie en pleine extase amoureuse et dénudée. Pourtant pas de quoi fouetter un autobus…
Edith et Marcel
Soyons juste : ce n’est pas du très bon Lelouch, mais ce n’est pas non plus le ratage que l’on a bien voulu dire ou écrire. Le sujet, certes, était de taille. De celle des légendes, des mythes. Et en France, plus qu’ailleurs peut-être, on ne doit pas y toucher. Question de fausse pudeur… Raconter Piaf (interprétée par Evelyne Bouix), raconter Cerdan (incarné par son propre fils), leur rencontre, leurs amours, était un magnifique prétexte pour nous peindre, à travers ces deux personnages, deux mondes que tout semble éloigner, la chanson et le sport, et qui pourtant sacrifient ensemble aux exigences du spectacle.