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Quartet

QuartetMontparnasse années 20. Le Montparnasse des Anglo-américains vaguement peintres ou écrivains. Son mari traficote. Il se retrouve derrière les barreaux. Elle accepte d’aller vivre chez une femme-peintre ‘anglaise et son mécène de mari. .En fait il existe une sorte de convention, de pacte dans ce couple. Et bientôt… Vous aurez deviné que dans ce quartet on joue surtout aux quatre coins. Il s’agissait en fait de raconter la vie de l’écrivain américain Jean (c’est un prénom féminin) Rhys, devenu soudain très à la mode. C’est le Paris des ateliers d’artistes, de la vie dans les petits hôtels, des bars américains et des boîtes à jazz où les filles s’habillent en gamines. Pour celle qui n’est qu’une petite orpheline des classes moyennes, c’est entrer dans un autre monde que ce milieu où « tu me fais horreur, quand je pense à toi j’ai la nausée », sont les seuls mots d’amour que l’on entende. On croise toutes sortes de personnages de passage, non identifiés, auxquels on ne peut pas s’intéresser. Toutes les perversions ont cours, on boit, on se drogue et l’on change de partenaire, « ça fait moderne ». Pour briser le carcan d’hypocrisie de l’époque, tout le monde veut s’amuser et être heureux. Alors, on s’encanaille. En fait ils s’ennuient et l’ennui… est que cet ennui se communique rapidement aux spectateurs ! Parce que jamais on ne se sent concerné. On a peur de gêner et on voudrait dire aux comédiens : «Continuez sans nous».

L’usure du temps

L'usure du tempsIls ont quatre filles adorables de 6 à 14 ans, ils ont toutes les raisons de se réjouir. Écrivain, il vient d’obtenir un prix envié. Il remercie sa jeune femme dans son speech à la télé. Et pourtant, quand il prétend travailler en ville, il est avec sa petite amie. Sa femme le sait. Alors il part, sans un mot. L’aînée des filles va réagir violemment. Les plus jeunes semblent s’accommoder assez bien des promenades du week-end et de la jolie dame brune. Le charme du film, c’est les merveilleuses réactions des enfants quand ils voient leurs parents à la TV, ou l’extrait du « Magicien d’Oz » dont elles connaissent le dialogue mot à mot. Les scènes de ménage, malgré la vaisselle cassée ne sont pas ridicules. Mais l’idée qu’on puisse chanter en français des chansons des Beatles, les fait encore rire. Alternent les gros câlins-consolation et ces moments terribles où l’amour se retourne en haine, même à l’égard des enfants. Et, qu’il y a-t-il de pire que de blesser la sensibilité d’un enfant ? Que s’est-il passé en quinze ans ? Lui, trop occupé, elle, trop mère de famille. « Ce n’est la faute de personne. C’est seulement le temps »… L’usure du temps qui donne son titre français au film. On trouve dans « Shoot the moon », humour, émotion, justesse (la visite du constructeur de court de tennis). C’est brillant, c’est enlevé, filmé avec une discrète habileté, dans une grande belle maison de bois au milieu de paysages mouillés de pluie autour de San Francisco. Petite merveille de tendresse avec de grandes scènes de joie et de vie, si vous avez aimé « Kramer contre Kramer », vous aimerez ce film qui fut à Cannes hué par la poignée habituelle de critiques imbéciles qui considèrent que cette sorte d’émotion n’est pas pour eux, mais bonne pour un vain peuple.

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